En un peu plus d’une décennie, l’aviculture sénégalaise est devenue une véritable filière émergente, cristallisant ainsi beaucoup d’espoirs.

post Elle est marquée par un développement soutenu grâce aux mesures de protection sanitaire prises par les pouvoirs publics avec, notamment, la mesure d’interdiction des importations de produits avicoles et matériels avicoles usagés en vigueur depuis 2005. Depuis, les acteurs ont consenti à des investissements de l’ordre de plusieurs centaines de milliards et sont ainsi arrivés à assurer l’autosuffisance du Sénégal en poulets et œufs de consommation.

Le chiffre d’affaires réalisé par la filière en 2018 s’élève à près de 150 milliards FCFA.

Filière clé du secteur de l’élevage au Sénégal avec plus de 17% du PIB de l’élevage, la filière avicole revêt une importance socio-économique majeure au regard de son rôle capital dans le renforcement de la sécurité alimentaire et la lutte contre le sous-emploi et la pauvreté en milieu rural et péri urbain.

Toutefois, la crise sanitaire liée à la COVID-19 que le pays a traversé, a fragilisé le dynamisme de la filière avec des conséquences néfastes. À cela s’était ajouté l’apparition d’une grippe aviaire H5 l’année dernière, dans un contexte économique de plus en plus difficile pour les acteurs de la filière.

C’était le moment choisi par les fabricants de provendes pour annoncer, à la surprise générale, une hausse de l’ordre de 15% du prix de l’aliment de volaille. Depuis lors le prix de l’aliment n’a cessé d’augmenter. Ce qui a fortement impacté le prix du poulet ainsi que celui de l’œuf. Au-delà de ces hausses récurrentes, l’aliment volaille et le poussin se font rare dans presque tout le pays et même certains avantages comme les remises de 5% sur l’aliment, qui ont été accordées à certains producteurs sont maintenant annulées.

Cette situation sur l’aliment résulte du fait que la quasi-totalité des matières premières qui entrent dans la fabrication des aliments est importée. Et avec le contexte économique mondial actuel, l’approvisionnement en matières premières est devenu très difficile pour les provendiers, provoquant un renchérissement des coûts d’acquisition.

Les accouveurs enregistrent des pertes énormes faute de voire un acquéreur à cause de la rareté de l’aliment, mais également les difficultés liées à l’acquisition des OAC.

Face aux nombreuses difficultés que rencontre la filière avicole, beaucoup d’acteurs ont abandonné leurs activités, entrainant ainsi des pertes d’emplois importantes.

C’est pourquoi M. le Gouverneur, nous partageons et vous soumettons ce qui suit :

Les producteurs dénoncent avec la dernière énergie la démarche solitaire sur l’augmentation du prix de l’aliment par le collège des provendiers membre de l’IPAS (Interprofession Avicole du Sénégal) qui pourtant offre un cadre privilégié pour le dialogue entre acteurs ;

Les producteurs dénoncent la non implication de l’Etat par rapport aux difficultés que traverse la filière, afin que des solutions durables soient trouvées ;

Les producteurs invitent l’Etat du Sénégal, avec l’implication de toutes les parties prenantes, à mener des réflexions pour la mise en place d’un programme de production de matières premières (Maïs, blé, OAC,…) pour éviter l’importation, qui est souvent à l’origine de la hausse des prix ;

Enfin, les producteurs invitent l’Etat du Sénégal à organiser des assises nationales pour une large concertation sur la filière avicole, afin de pouvoir identifier toutes les difficultés qui assaillent la filière, pour que des solutions durables soient trouvées.

Les producteurs par ma voix réitèrent leur volonté de ne ménager aucun effort pour le développement de la filière avicole, car convaincu que c’est la condition sine qua none pour que la filière puisse faire face aux innombrables menaces et réussir le défi de l’autosuffisance alimentaire.

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Le Président de AAVIS
M. Fallou SAMB

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