Thiès, le 13 juilet 2025 face à la crise budgétaire profonde qui fragilise le Sénégal, certains experts et acteurs politiques proposent une solution audacieuse : la suppression temporaire du poste de Premier Ministre pour éviter une crise politique majeure.

post Une mesure qui soulève des questions sur la gouvernance, la stabilité et la priorisation de l’intérêt national. La crise économique et budgétaire que traverse le Sénégal met en lumière l’urgence de repenser la gestion politique du pays. Selon plusieurs analystes, la présence d’un Premier Ministre pourrait, dans ce contexte, alimenter des querelles partisanes et ralentir la prise de décisions rapides et efficaces. « La priorité doit être la stabilité et la cohérence des politiques publiques, surtout en période de crise », explique Papa Malick Sow, ingénieur polytechnicien. L’idée centrale est de recentrer l’action gouvernementale sur l’intérêt supérieur de la nation, en dépassant les clivages partisans qui, trop souvent, freinent le progrès. En supprimant le poste de Premier Ministre, le gouvernement pourrait fonctionner avec une plus grande souplesse, en concentrant le pouvoir décisionnel au président ou en renforçant la coordination des ministères, afin de répondre rapidement aux défis socio-économiques. Mais cette proposition soulève également des questions fondamentales sur le rôle de la gouvernance démocratique. La démocratie repose sur la séparation des pouvoirs, la transparence, et la représentativité. La suppression du Premier Ministre pourrait, dans certains cas, concentrer davantage le pouvoir, augmentant ainsi le risque d’un déficit de contrôle et de contre-pouvoirs. Il est essentiel, dans cette optique, que cette mesure soit provisoire, accompagnée d’un dialogue national incluant la société civile, les partis politiques, et les institutions. La priorité doit rester l’intérêt national, qui englobe la sécurité, l’économie, la santé, l’éducation et la justice sociale. La polarisation politique et les enjeux partisans doivent céder la place à une gouvernance responsable, capable de répondre aux besoins immédiats et aux défis à long terme. Pour garantir cette transition, plusieurs recommandations sont avancées : encourager le dialogue et la recherche de consensus, développer une vision de développement à long terme, renforcer la redevabilité et la transparence, ainsi que sensibiliser la population à l’importance de l’intérêt national. Le rôle des contre-pouvoirs – médias, société civile, justice – demeure crucial pour éviter tout abus de pouvoir. En définitive, la crise actuelle pourrait être l’occasion pour le Sénégal de repenser ses modes de gouvernance. Supprimer provisoirement le poste de Premier Ministre pourrait, si cela est bien encadré, contribuer à désamorcer la crise politique et à recentrer le débat sur ce qui importe réellement : la stabilité, le progrès et le bien-être du peuple sénégalais.

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Papa Malick Sow
Ingénieur polytechnicien, spécialiste en management des organisations
Responsable politique du parti La Marche Des Territoires/And Nawle

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