La ville de Thiès traverse une période sombre marquée par une hausse alarmante de l’insécurité, qui fragilise le quotidien de ses habitants.
Aggravée par une série d’agressions violentes, de cambriolages et de crimes meurtriers, cette situation pousse le maire, Dr Babacar Diop, à prendre la parole et à agir. Ce mardi, le maire s’est rendu à Darou Salam, où il a présenté ses condoléances à la famille de Mme Ndoumbé Ndiaye, une mère de 41 ans tragiquement assassinée alors qu’elle se rendait au marché central de Thiès, aux alentours de 5 heures du matin. Ému et déterminé, il a déclaré : « Nous ne pouvons pas banaliser ces actes. La violence qui s’abat sur notre ville est inacceptable. » Plusieurs incidents récents illustrent cette montée de la criminalité : un vendeur de conteneurs attaqué à son domicile et dépouillé de 7 millions de francs CFA, et un jeune conducteur de moto-taxi brûlé vif près du lycée El Hadji Malick Sy. Ces événements ont profondément choqué la population et alerté les autorités locales. Conscient des limites du dispositif sécuritaire actuel, le maire a annoncé qu’il adresserait une correspondance officielle au Directeur général de la Police nationale (DGPN) pour demander un renforcement immédiat des forces de sécurité dans la ville. Avec près de 500 000 habitants, Thiès ne dispose actuellement que de deux commissariats et trois postes de police, un déploiement qu’il juge clairement insuffisant pour assurer la sécurité de tous. Le maire a également pointé du doigt le manque de coordination entre la police et la gendarmerie, notamment dans les zones périphériques rattachées à d’autres communes mais proches de Thiès. Pour répondre à ces défis, il propose un plan d’action ambitieux : création de polices d’arrondissement, implantation de nouveaux postes de police, renforcement des patrouilles mixtes et mobilisation citoyenne à travers des comités de vigilance. Au-delà de la sécurité, Dr Babacar Diop insiste sur l’importance de l’éclairage public pour la prévention de la délinquance. Il rappelle que le quartier de Darou Salam, qui regroupe plus de 6 000 ménages, a été le premier à bénéficier d’un vaste programme d’éclairage initié par la mairie. Mais selon lui, il faut aller plus loin en investissant dans les espaces de loisirs, la vie sociale et l’accompagnement de la jeunesse pour prévenir l’émergence de comportements déviants. Enfin, le maire évoque la question des flux migratoires croissants dans la ville, qui accueille régulièrement des personnes venant de pays en crise. Sans vouloir stigmatiser, il appelle à un meilleur encadrement de ces mouvements pour éviter d’éventuelles tensions sociales. « Thiès est une ville d’accueil et une ville par essence africaine. Mais nous devons anticiper les changements démographiques et les défis qu’ils posent », souligne-t-il. Le maire de Thiès lance un appel à l’État, aux forces de sécurité, aux élus locaux et à la société civile pour une mobilisation collective visant à restaurer la paix et la sécurité durable dans la cité. La ville, qui aspire à retrouver la sérénité, compte sur une action concertée pour tourner la page de cette crise sécuritaire.
En collaboration avec la direction de l’information et de la communication de la Ville de Thiès
Le partage de l'info


Kaw Oumar Sarr