Abdou Diouf au Forum mondial de la langue française

post La diplomatie héritée du président Senghor sera consolidée avec un Sénégal aux avant-postes des grandes questions internationales.
Symbole fort, le président Abdou Diouf sera l'un des tout premiers chefs d'État à accorder une ambassade à la Palestine afin de reconnaître à ce territoire sa qualité d'État aux yeux de l'opinion internationale.
Sur la question de l'apartheid aussi, il mena un combat farouche sur la scène internationale, en mobilisant son propre pays (élèves, étudiants, intellectuels, artistes), puis tout le continent en sa qualité de président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) (devenue Union africaine) au milieu des années 1980, avant de porter la lutte à l'ONU.
De plus, en juillet 1987, Abdou Diouf organise à Dakar, avec la fondation Danielle-Mitterrand-France Libertés, la première rencontre internationale des Sud-Africains multiraciaux libéraux et des représentants du Congrès national africain (ANC).
Cette rencontre permettra, de l'aveu même de Nelson Mandela, d'instaurer un climat de confiance dans son pays en mettant autour d'une table libéraux blancs et militants noirs. Elle servira également de détonateur qui va favoriser l'arrivée au pouvoir de Frederik De Klerk en 1989.
En outre, le 3e sommet de la Francophonie qu'il accueille la même année à Dakar servira de tribune (une de plus) au président Abdou Diouf pour solliciter le concours des pays membres afin d'accroître la pression sur le gouvernement sud-africain et sur la communauté internationale.
La France portera (une nouvelle fois) le combat au Conseil de sécurité des Nations unies et le président François Mitterrand sera un soutien de taille. En effet, dès son accession à la tête de l'État français en 1981, il avait rompu avec ses prédécesseurs en adoptant une série de sanctions économiques et diplomatiques fortes à l'encontre de l'Afrique du Sud ségrégationniste.
Ainsi, la France et l'Afrique, sous l'égide du président Abdou Diouf à la tête de l'OUA, poussent le Royaume-Uni et les États-Unis, restés longtemps silencieux, à leur emboîter le pas Et face à ces multiples pressions, le gouvernement sud-africain, qui avait déjà infléchi sa politique discriminatoire et répressive avec l'arrivée du président libéral Frederik De Klerk, procède à la libération de Nelson Mandela le 11 février 1990, date marquant la fin de l'apartheid.
Abdou Diouf donne ainsi à la Francophonie sa première impulsion politique lors de ce sommet. Il obtiendra également de la France un effacement de la dette des pays francophones les moins avancés et du Canada une plus grande implication en faveur du développement des pays du Sud.
Sur le plan culturel, Abdou Diouf réconcilie la Francophonie avec ses racines africaines. Les institutions francophones seront désormais chargées de promouvoir la diversité culturelle et linguistique. En clair, la Francophonie devra faire la promotion des langues nationales de tous ses pays membres, au même titre que la langue française.
De plus, TV5 Afrique sera créé à l'issue du sommet de Dakar pour favoriser le rayonnement international des productions africaines ainsi que l'université Senghor d'Alexandrie pour la formation de hauts cadres africains.

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...avec l'arrivée du président libéral Frederik De Klerk, procède à la libération de Nelson Mandela le 11 février 1990, date marquant la fin de l'apartheid

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