Participer au mouvement de libération nationale, les yeux ouverts, avec une volonté tendue, telle est bien la satisfaction morale par excellence qui puisse être donnée à un être pensant.
C'est parce que l'espérance aussi a besoin des héros et des martyrs. Il existe beaucoup de citoyens dont toute leur vie, jour après jour, se passe dans une précarité sans espoir. C'est sur eux que repose notre société sous guillotine. Le tocsin de la mobilisation générale du 24 mars est, dans son existence, comme une promesse. Mais n'oublions jamais et gardons en repérage que la Révolution fait honneur à ses engagements, bien que, d'ordinaire, avec un certain retard. Celle du 24 mars dernier n'avait guère pour mobile l'objectif d'élire un Président. Mais sûrement, pour la naissance d'un nouvel ordre éthique, social, économique, politique et culturel. Pour le renouvellement qualitatif et intégral de notre société. Entamée le 8 mars 2021, l'auto-organisation des citoyens pour en finir avec le carnage économique a produit la victoire électorale de leur candidat-binome, le 24 mars 2024. Sans intermédiation des partis, le peuple du Sénégal, à travers son combat, a choisi de faire triompher le projet de Pastef, en se l'appropriant activement. Confiant en ses propres forces, le peuple n'a jamais douté de sa victoire. L'organisation spontanée des émeutes citoyennes a imposé le Front National pour dominer l'expression du suffrage et installer un nouvel ordre de rupture systémique. Le redressement citoyen contre le carnage républicain : tel a été le dessein subjectif dont l'enjeu est le sort de la Nation. Passé le seuil du pouvoir, l'enthousiasme doit céder la place à une méditation inquiète sur le sort du nouveau régime. Sera-t-il assez fort pour résister à l'encerclement du Vieux Monde ? L'homéopathie populiste ne saurait venir à bout de la lutte du peuple pour la réduction du coût de la vie et le réveil de l'emploi. L'invalidité qui guette nos édiles fait le lit du chaos au sein d'une jeunesse qui doit être le fer de lance de la société nouvelle qui se construit avec le gouvernement Pastef de sauvegarde nationale. Allah merci, les nouvelles autorités du pays et le peuple souverain qui les a installées ont toutes les ressources objectives pour réussir. Diomaye et Sonko, en organisant une cohabitation intelligente, bénéfique pour le Sénégal et l'Afrique plongés dans la tempête, donneront un démenti historique à une utopie populaire qui ne croit pas que deux « taureaux » peuvent se désaltérer dans le même marigot.
Cheikh Ngom Madiodio
utopie populaire qui ne croit pas que deux « taureaux » peuvent se désaltérer dans le même marigot.
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