J’étais dans la maison de Feu Docteur Ndao à Dakar où j’ai rencontré ses enfants.
L’une de ses filles la plus proche de lui me raconte : « Mon père m’a toujours informé de ce qui s’est passé entre lui et CHEIKH YACOUB . En 1952 il était en mission dans la zone Mauritano-Sénégalaise. En ce temps, il était un simple aide infirmier. Un jour dans la caravane sanitaire, il a vu un homme à la chevelure touffue, arriver en compagnie de quelques personnes. A leur rentrée, il a compris qu’ils avaient un malade ; alors il a commencé à l’installer. Après quelques minutes d’attente, l’homme à la chevelure s’est tourné vers lui avec gentillesse et lui dit : Pourquoi vous ne soignez pas notre malade ? il a répondu qu’il n’est pas habilité à le faire car il n’est qu’un aide infirmier, mais qu’ils doivent attendre quelques minutes l’arrivée du docteur. Mon père ajoute que l’homme vénérable avec ses beaux cheveux s’est mis debout et lui dit : « soigne cette malade et tu deviendras après un grand docteur INCHA ALLAH ». Alors mon père a fait de son mieux. Par curiosité il a demandé à l’un de ses compagnons: Qui est cet homme ? C’est le grand marabout YACOUB OULD CHEIKH SIDIYA lui répond-il discrètement. Après cette période, mon père a côtoyé le marabout et en moins de dix ans il est passé d’aide infirmier à technicien supérieur. L’histoire qui me marque la plus est celle de 1964 déclare sa fille Adja : Mon père était informé qu’il y a un concours à l’Institut Pasteur de Lille en France pour les médecins . Il a décidé de participer mais à condition qu’il recueille l’avis de son marabout Yacoub. Une fois chez YACOUB, il lui a parlé de son projet. Ce dernier lui répond : Donne- moi un stylo et prépare bien ton voyage « DIEU EST GRAND ». Il prend le stylo entre ses mains pendant une ou deux secondes puis le lui remet en répétant toujours le même mot « DIEU EST GRAND ». En sortant de la maison de CHEIKH YACOUB mon père m’a dit qu’il n’était pas très satisfait, se demandant en silence « pourquoi mon marabout ne m’a donné qu’un stylo alors que je lui ai expliqué que je voyage en France et d’habitude seulement les blancs qui ont la chance d’être sélectionnés. Arrivé à Lille en France après quelques jours, il est allé le jour des examens à l’Institut. Dans la salle il fait sortir son stylo. Après la distribution des épreuves, il avoue que ce n’était pas facile, il a même pensé que son voyage était inutile . Mais à sa grande surprise, il aperçoit devant lui CHEIKH YACOUB qui lui ouvre un livre où se trouvent des chapitres qui peuvent l’aider. Au début il avait vraiment peur. Ensuite il a commencé à écrire comme s’il était le seul dans la salle tout en étant convaincu que le marabout n’était pas en France.

Il me révèle qu’au moment des diffusions des résultats, il était l’unique Africain admis et il était parmi les premiers. 3)
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