Il est regrettable de constater que certains prétendus journalistes s’adonnent à une désinformation manifeste, reprenant sans la moindre vérification les contre-vérités diffusées par d’autres médias.

post L’article publié par « Sans Limite » ce vendredi 7 mars 2025, qui n’est qu’une pâle copie d’un papier initialement paru dans « Source A », illustre parfaitement ce manque de rigueur professionnelle.
Contrairement aux affirmations erronées de ces journaux, le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020 ne constitue ni un « cadeau » ni un « privilège » accordé aux Enseignants-Chercheurs des Universités publiques du Sénégal. Il repose sur un principe fondamental : la reconnaissance de l’augmentation de 20 % des charges de travail du Personnel Enseignant et de Recherche (PER) dans le calcul de la pension de retraite.
Un principe d’équité et de contribution effective
Loin d’être une faveur octroyée au Syndicat Autonome de l’Enseignement supérieur (SAES), cette mesure s’appuie sur un engagement clair de l’État. En effet, le gouvernement a convenu de reverser la rémunération liée à ces 20 % supplémentaires dans la pension de retraite, garantissant ainsi une juste rétribution du travail fourni. Ce mécanisme a été étudié en profondeur par les experts du ministère des Finances et du Budget, qui ont mené toutes les simulations nécessaires avant la signature du décret. Il est donc fallacieux de prétendre que cette allocation spéciale met en péril le budget de l’État.
D’ailleurs, certains fonctionnaires du ministère des Finances et du Budget ont envisagé d’obtenir un traitement similaire avant de se rendre compte que, juridiquement, leur cadre de travail ne permettait pas une augmentation proportionnelle de leur charge hebdomadaire. En compensation, ils bénéficient déjà de fonds communs, contrairement aux enseignants-chercheurs.
Une confusion entretenue par certains syndicats
L’article de « Source A », repris sans discernement par « Sans Limite », prétend que le décret n°2020-1788 aurait suscité des revendications similaires d’autres syndicats du secteur public, notamment du SAMES et des syndicats de l’Éducation. Toutefois, ces derniers omettent un détail essentiel : la réforme appliquée aux enseignants-chercheurs repose sur une augmentation effective de leur charge de travail. Si ces syndicats souhaitent obtenir un traitement équivalent, qu’ils proposent, eux aussi, une augmentation proportionnelle de leur charge statutaire en diminuant par exemple leurs prestations dans les établissements privés (écoles et cliniques).
Une désinformation qui frôle la diffamation
L’accusation selon laquelle l’État du Sénégal ne serait pas en mesure de respecter les engagements du décret n°2020-1788 repose sur des extrapolations erronées. De plus, la mise en cause de l’ancien régime dans ce dossier n’a d’autre objectif que de jeter de l’huile sur le feu et d’alimenter des polémiques stériles.
Le SAES doit ainsi se réserve le droit d’engager des poursuites pour diffamation contre les auteurs de ces allégations mensongères qui portent atteinte à la crédibilité du syndicat et à l’intégrité des enseignants-chercheurs.
Il est temps que les débats sur les politiques publiques en matière d’enseignement supérieur reposent sur des faits vérifiables et non sur des manipulations médiatiques. Les enseignants-chercheurs du Sénégal méritent mieux qu’un traitement basé sur la désinformation et les approximations.

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Salif GAYE,
Professeur Titulaire des Universités de Classe Exceptionnelle

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