Par Bassirou TOURE, Doctorant en Droit Public
À l’Université de Perpignan Via Domitia (France)
Le droit ne doit nullement constituer un objet à usage malsain. Le droit sert pour la noble cause. Pour une nation, il doit être au service de l’intérêt exclusif de cette dernière. Aucun autre usage ne doit en être faite. Le droit est l’allié du bon sens qui se trouve en nous tous. Aucunement, il ne doit aider notre côté animal et crypto personnel. Prenons garde et faisons-en une utilisation sincère et saine. Il traduit ce que nous avons de plus essentiel.
S’il est utilisé dans ce sens, ses vertus se feront ressentir par chacun de nous. Un usage contraire pourrait compromettre notre existence comme nation. Le droit est ce fil qui relie les différents composants de la république. Chacun de nous doit veiller à sa santé. Sans le droit, nous risquons de verser dans l’anarchie avec ses suites logiques. Il y va pour la responsabilité de chacun de nous à son intégrité.
Sa branche constitutionnelle est sa porte étendard. Tout ce que nous avons comme valeurs et principes, sont contenus dans la constitution. Elle est le socle social de la république. Une protection spéciale est portée à son encontre dont le conseil constitutionnel est le gardien technique. La constitution a une valeur symbolique en même temps qu’elle possède une valeur juridique de règle suprême. Cette sacralité doit constituer une barrière à nos désirs personnels et sans aucuns rapports avec l’intérêt suprême de la nation.
La nécessité de limitation des mandats à l’exercice de la magistrature suprême, pour beaucoup de raisons, a toujours été une revendication nationale. Sa consécration par la suite, dans la charte fondamentale, n’est que constatation. Jamais ça ne doit faire l’objet de remise en cause d’une manière despotique. « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ». Cet impératif avait fait l’objet d’unanimité. Tout le monde été consentant, y compris l’actuel Président de la République. Il avait même juger judicieux d’expliciter la quintessence de cette limitation contenue dans l’article 27 de la Constitution sénégalaise en cours. Cette sagesse dictait par l’intérêt suprême de la république, doit demeurer. Tout débat tendant à remettre cette exigence, n’est que pernicieux et malsain.
La conscience nationale sur la limitation des mandats, nous empêche de faire du juridisme pour défendre le bien-fondé de cette exigence dans la constitution. Ne compliquons pas le droit au risque de tuer cette noble science qui doit être au service au développement, de la protection des valeurs de la République. C’est dans entrailles même de la société que devrais provenir le droit. Le supposé débat juridique sur l’article 27 de la constitution sénégalaise, ne devrais guère avoir lieu. La république a déjà manifesté son souhait de limiter les mandats successifs à la présidence.
Tous ceux qui s’attèlent à des interprétations pernicieuses tendant à valider une troisième candidature de l’actuel Président, chemin d’un troisième mandat consécutif, sont animés de mauvaise de foi. Ils mettent en jeu l’intérêt suprême de la nation consigné dans la Constitution de 2001. En âme et conscience, ils restent animés par leurs intérêts crypto personnels au prix de la consolidation de la limitation des mandats dans notre pays. Le droit pacifie : « telle est la fin principale de toute bonne législation, qui est l’art de conduire les hommes au meilleur de la félicité ou à la moindre infélicité possible, C. Beccaria ». Le juridisme pernicieux nous mènera à la dégénérescence. Servons du droit avec responsabilité et amour pour la patrie. Agissons-nous en gentlemen pour la postérité et la consolidation de notre démocratie.
Le droit ne doit nullement constituer un objet à usage malsain.
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