le PROCASEF en première ligne pour une inclusion foncière équitable
Dakar a été hier le théâtre d’une importante table ronde organisée par la Banque mondiale et son partenaire technique, le Projet Cadastre et Sécurisation Foncière (PROCASEF), sur le thème : « Stratégies d’accès sécurisé des femmes et des jeunes au foncier ». Cet événement a réuni des acteurs institutionnels, de la société civile et des experts pour réfléchir à des solutions concrètes permettant à ces groupes vulnérables d’accéder plus équitablement aux terres agricoles.
Malgré leur implication massive dans le secteur agricole – représentant 70 % des actifs –, les femmes et les jeunes demeurent souvent exclus de la propriété foncière. El Hadj Ndiogou Diouf, Secrétaire Général au Ministère de la Famille et des Solidarités, a rappelé l’importance cruciale du foncier pour l’autonomisation économique : « Le foncier est un actif stratégique qui libère le potentiel de croissance et d’émancipation des femmes et des jeunes. »
Des stratégies alignées sur des objectifs nationaux
Le ministère, à travers sa direction dédiée à l’autonomisation économique des femmes, a mis en place des dispositifs comme le Fonds de Crédit de la Femme et le Fonds pour l’Entrepreneuriat Économique des Femmes. Ces instruments, combinés à des formations et un encadrement ciblé, visent à structurer les femmes en groupements d’intérêt économique (GIE), leur permettant ainsi d’accéder aux ressources essentielles telles que la terre et le financement.
En collaboration avec le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, des partenariats public-privé innovants sont expérimentés pour étendre l’impact de ces initiatives, notamment dans des secteurs comme l’aviculture.
Le rôle moteur du PROCASEF
Le PROCASEF, coordonné par Mouhamadou Moustapha Dia, s’illustre par son engagement envers la formalisation des droits fonciers pour les femmes et les jeunes. « Nous avons mené 239 campagnes d’information ciblées pour sensibiliser et renforcer l’accès des femmes à la terre », a-t-il indiqué.
Le projet a également piloté des innovations majeures, notamment un décret sur les droits collectifs permettant l’inscription de tous les membres d’une famille – femmes et jeunes inclus – sur un même titre d’affectation dans le cadre du domaine national.
De plus, des études approfondies sur les stratégies d’inclusion foncière, réalisées en partenariat avec des organisations de la société civile et l’ambassade du Canada, servent de base aux actions sur le terrain. Ces initiatives visent à instaurer un cadre de gouvernance foncière plus inclusif et équitable.
Une dynamique porteuse d’espoir
Avec ces efforts concertés, la perspective d’une meilleure inclusion des femmes et des jeunes dans l’accès au foncier agricole se renforce. « À terme, nous espérons que ces initiatives permettront de valoriser de manière significative les droits fonciers des femmes et des jeunes », a conclu M. Dia.
Ce conclave marque ainsi une étape décisive dans la quête d’une justice sociale et économique durable, où l’accès équitable à la terre constitue un levier essentiel pour le développement agricole et la souveraineté alimentaire au Sénégal.
Par Amadou Tidiane Sow Spécialiste des questions agricoles
À terme, nous espérons que ces initiatives permettront de valoriser de manière significative les droits fonciers des femmes et des jeunes
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