Le 28 novembre 2024, supposé symboliser l'indépendance de la Mauritanie, reste pour beaucoup de Mauritaniens une journée de deuil.

post Cette date marque un événement tragique : l’exécution de 28 soldats noirs pendus dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990 à Inal. Ces atrocités, perpétrées dans un sinistre paradoxe pour « célébrer » l’indépendance du pays, restent à ce jour impunies, protégées par la loi d’amnistie 93.23 adoptée en 1993.

Cette loi, perçue par de nombreuses organisations de défense des droits humains comme un outil d’effacement des crimes d’État, interdit toute poursuite contre les responsables de ces actes. Elle empêche ainsi toute forme de justice pour les familles des victimes.

Des arrestations arbitraires lors de marches pacifiques

Cette année encore, le 28 novembre 2024, des activistes pacifiques, dontDemba Sall, Fatimata Diallo, Ahmed Lamine et des jeunes de Bababé, ont été arrêtés par les forces de l’ordre lors d’une marche silencieuse en mémoire des 28 martyrs. Ces arrestations, effectuées sans fondement légal ni présence d’avocats, traduisent un mépris flagrant pour les droits humains et l’État de droit en Mauritanie.

Une hypocrisie dénoncée

Pendant ce temps, le président Mohamed Ould Ghazouani participait, dans une ironie perçue comme cruelle, à une cérémonie au Sénégal commémorant le massacre des tirailleurs sénégalais, des soldats noirs tués par les colons français. Cette posture rappelle sa visite au Rwanda, le 7 avril 2024, pour le 30ᵉ anniversaire du génocide des Tutsis, alors même que les fosses communes des victimes du génocide mauritanien (1989-1990) restent inexhumées.

Les familles des victimes, privées de justice et de reconnaissance, dénoncent cette hypocrisie manifeste. Elles exigent que la Mauritanie reconnaisse officiellement les crimes du passé et que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

Les revendications des défenseurs des droits humains

Les défenseurs des droits humains demandent :

1. La libération immédiate et inconditionnelle des activistes arrêtés lors des commémorations.


2. L’abrogation de la loi d’amnistie 93.23 pour permettre des poursuites judiciaires contre les auteurs des crimes racistes.


3. La reconnaissance officielle du génocide des années 1989-1990.


4. La justice et la réparation pour les familles des victimes.



Un appel à la solidarité internationale

Les organisations internationales, les défenseurs des droits humains et les citoyens épris de justice sont appelés à se joindre à ce combat. Les violations des droits humains en Mauritanie ne peuvent être tolérées dans l’indifférence.

Le 28 novembre n’est pas simplement une date dans le calendrier de l’histoire mauritanienne : il est un rappel douloureux des luttes non résolues pour la justice, la dignité et la reconnaissance des droits des populations noires en Mauritanie.

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Ce combat ne peut être étouffé. L'histoire et la justice finiront par triompher.

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